19.10.2020 — © Nicolas Brodard
08.04.2016 — Télévision grecque, la désillusion
Dès à présent en accès libre sur le site internet de La Cité : "Télévision grecque, la désillusion", un portfolio photographique que j'ai réalisé dans le cadre du reportage intitulé "Séquences d'une révolte" (avec Clément Girardot) que nous avons récemment publié dans le numéro imprimé d'avril.
18.02.2016 — Reprise en demi-teinte pour le média grec ERT
Sur le site de l'INA, nous publions avec Clément Girardot un travail suivi de longue haleine porté sur l'un des dossiers les plus symboliques de ces dernières années en Grèce: le groupe ERT (audiovisuel public).
Fermé manu militari par le gouvernement Samaras en juin 2013, il a été réouvert par SYRIZA en juin 2015. Promesse électorale tenue mais sans aucune réforme de fond pour donner plus d'indépendance aux médias publics ou plus de pouvoir aux salariés (ce qui était une revendication de ceux qui ont été licenciés en juin 2013). L'évolution de ce dossier est aussi le reflet du tournant gestionnaire de SYRIZA, qui a marginalisé les initiatives radicales issues du mouvement social.
08.02.2016 — Athens, Greece
08.11.2015 — Athens, Greece
25.01.2015 — Athens, Greece
15.12.2014 — Athens, Greece
07.11.2014 — Athens, Greece
05.11.2014 — Carnet de voyage : Train de nuit pour Thessalonique
Gare ferroviaire d'Athènes, 21h00. Nous attendons minuit. Heure de départ du train de nuit pour Thessalonique. Et déjà, dans l'attente, monte en puissance ce faux rythme. Le métronome détraqué des traverses qui claquent sous le passage du convoi.
Il s'agit de visiter les locaux de l'ancienne télévision publique ERT, qui là-bas, continue d'émettre malgré la fermeture officielle décrétée par l'Etat.
Dans la cafétéria de la chaîne Everest, le temps s'est arrêté. Il règne un silence d'aéroport.
Au fond sont attablés deux clochards, que je vois de profil. Ils somnolent, profitent d'une température idéale pour faire une escale sans doute bien méritée. Le plus vieux s'est levé pour se diriger de l'autre côté du de la salle. Il fait face à un grand miroir destiné à prolonger artificiellement les dimensions de l'espace. Il s'observe, réajuste mollement sa casquette dans un geste emprunt de classe et de dignité, avant de prendre la porte pour rejoindre le hall de gare. Une séquence de Western. De celles où l'on voit les cow-boys pincer leur chapeau en signe de révérence avant de regagner des chemins de solitude.
Mais rien de tant romantique ici. D'ailleurs, l'homme a repris sa place, sous une grande photographie publicitaire qui affiche un couple parfait, souriant, qui vit pleinement le plaisir d'un moment partagé dans une succursale Everest. On y lit : "Travel by train".
Un clodo solitaire, sous une immense image qui souligne davantage sa condition, le tout signé "Everest", comme le sommet d'une montagne qu'il n'arrivera jamais à atteindre. Surtout pas avachi comme il l'est. J'en connais qui n'hésiteraient pas, mais cette photo-là, je m'en passe.
Parce que finalement, le "travel by train" et l'Everest concernent plutôt les deux backpackers d'américains installés autours de la table haute qui trône au milieu de l'espace. L'un pianote sur son Apple. L'autre écrit des cartes postales je crois. Facebook versus US Mail. Ils parlent peu. Mais dès qu'on entend le son de leur voix, on se retrouve immédiatement projeté au Texas. Alors c'est bien. Qu'ils soient plutôt silencieux, ces cow-boys là.